L’initiative Gaia-X pour un cloud européen souverain est-elle viable ?

02.03.2021

La question d’un cloud européen souverain n’est pas nouvelle. On se souvient des destins peu glorieux de CloudWatt ou Numergy il y a quelques années. Aussi la nouvelle de la création du projet Gaia-X, portée par le couple franco-allemand, a été scrutée à la loupe dès le début.

Portant l’ambition de s’ériger en alternative européenne à Azure, AWS ou Google Cloud, ce consortium de quelques 300 entreprises a tenu sa première séance plénière le 22 janvier 2021.

Alors que sur le papier, l’initiative avait fière allure, le projet a commencé à susciter incompréhension et critiques lorsqu’il a commencé à intégrer des acteurs extra-européens : Microsoft, Google, Alibaba, Huawei…

Les porte-paroles de Gaia-X se veulent cependant rassurants et rappellent les principes qui s’appliqueront à tous les membres, y compris non européens : respect des règles de gouvernance européennes, conseil d’administration composé d’entreprises ayant leur siège en Europe uniquement…

Pourtant, en ouvrant la porte à ceux-là même qu’il était censé contrer, le projet Gaia-X n’a-t-il pas fait entrer le loup dans la bergerie ? Google ne fait pas mystère de son opposition aux principes européens de protection des données, le gouvernement chinois a réaffirmé sa mainmise sur la direction d’Alibaba, et le traitement des données opéré par Palantir soulève de nombreuses questions.

Alors que la roadmap annoncée le 22 janvier 2021 se veut très ambitieuse, il reste à savoir si, dans le numérique comme ailleurs, l’Europe peut tracer son propre chemin et proposer une véritable alternative aux géants américains et asiatiques.

Sources: Journal du NetPortail de L’IE, DataNews